Si vous ne manquez aucune saison de l'émission Top Chef, qui vient de reprendre sur M6, vous connaissez certainement Jean-Edern Hurstel. Hyperactif, on pourrait croire qu'il a déjà vécu mille vies, tant son CV regorge de belles expériences.
Après s'être installé derrière les fourneaux de grandes tables telles que l'Arpège d'Alain Passard, "l'Aubergine" le restaurant doublement étoilé de Gordon Ramsey, Le Louis XV d'Alain Ducasse à Monaco, il part vivre quatre années à Dubaï pour occuper les cuisines du « Jumeirah Zabeel Saray ». Un défi, quand on sait qu'il y dirigeait une brigade de 130 cuisiners. Il reviendra finalement en France pour devenir le plus jeune « Chef Exécutif » français d’un palace parisien au Peninsula.
Depuis maintenant un an, ce chef originaire d'Alsace s'est lancé un nouveau défi avec son restaurant Edern, situé à quelques pas des Champs-Elysées. Et malgré les manifestations parisiennes des derniers mois sur le secteur, Edern est toujours debout.
Le concept est rare sur la capitale : offrir une cuisine de qualité à déguster dans une ambiance festive et un décor léché. On est donc loin du cadre morose et guindé des restaurants gastronomiques. Et pourtant, cela n'enlève rien à la qualité des plats et du service. D'ailleurs, le Chef porte une grande attention à sa clientèle et s'octroie quelques minutes sur son service pour prendre la température de la salle et saluer ses convives.
Dès l'entrée, le cadre est posé avec un superbe bar en marbre qui file vers la grande salle chaleureuse aux lumières tamisées et décorée par le designer anglais Paul Bishop. Côté musique, on privilégie une ambiance loundge pour monter doucement, mais surement au fil de la soirée.
A la carte, le champ est large pour toucher toutes les clientèles, mais toujours soigné et basé sur des produits de qualité. Ici, les ailerons de poulet sont caramélisés au sésame, les pizzetas à la truffe de saison, quelques feuilles de mizuna et copeaux de parmesan.
Pour nous ce sera, ce sera le tartare de daurade royale au parfum de curry yuzu et la tarte fine de thon au tarama truffé saveur umami. La présentation en petites bouchées aussi jolies qu'appétissantes annonce un beau début de soirée. Les saveurs sont justes, la qualité et la coupe du poisson impeccables. Le diner continue donc naturellement sur deux plats de poisson, mais la carte propose pour les carnivores une côté de boeuf maturé, ainsi quelques recettes de pâtes comme les linguine au homard bleu et à la bisque de crustacés. Dans notre assiette, on se laisse tenter par ces noix de Saint-Jacques parfaitement snackées dans une sauce relevée au curry vert.
On ne pouvait pas partir sans se laisser tenter par un dessert à partager. Alors quand on nous annonce un cigare en chocolat, la comparaison avec celui signé du chef Guy Krenzer de la maison Lenôtre s'annonce fatale. Le résultat est plus qu'honorable avec son chocolat 70% givré au grué de cacao, sa gaufrette craquante, ses éclats de noisettes et son sorbet chocolat.
Et si cela vous a donné envie de prolonger la soirée avec un bon cigare, sachez que le sous-sol du restaurant cache un fumoir.
Restaurant Edern
6 rue Arsène Houssaye - Paris 8